Autres indications du dupilumab : la glomérulonéphrite extra-membraneuse et la maladie liée aux IgG4

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Le dupilumab est un anticorps monoclonal recombinant humain de la sous-classe des IgG4, utilisé dans la dermatite atopique (DA) modérée à sévère nécessitant un traitement systémique. Il agit en antagonisant le récepteur alpha de l’interleukine 4 (IL4), récepteur qui peut se coupler au récepteur de liaison à faible affinité de l’interleukine 13 (IL13). Ainsi le dupilumab inhibe la signalisation des cytokines IL4 et IL13 et, en conséquence, la voie d’activation des lymphocytes T auxiliaires de type Th2. Dans la glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) et dans la maladie associée aux IgG4 (MAG4), il existe une polarisation vers un profil de type Th2 avec une augmentation du rapport Th2/Th1 dans le sang périphérique [1, 2]. Sous l’action de l’IL4 produite par les lymphocytes Th2, les lymphocytes B activés stimulent la production d’IgG4. Récemment, plusieurs observations de GEM et de patients ayant une MAG4 suggèrent que le dupilumab pourrait être efficace pour traiter ces patients lorsqu’il existe des manifestations d’atopie.

Dupilumab dans la glomérulonéphrite extra-membraneuse

Très récemment, ont été rapportées deux observations de GEM associées à des anticorps anti-récepteurs de la phospholipase A2 (anti-PLA2R), anticorps retrouvé dans plus de 60 % des GEM primitives [3].

Le premier patient, un homme de 53 ans au long passé d’atopie (asthme, DA, rhinite allergique et allergie alimentaire) développe un syndrome néphrotique associé à une GEM anti-PLA2-R. Il est initialement traité par de la ciclosporine avec une réponse initiale qui s’épuise après 4 à 5 mois. Une baisse transitoire du titre des anticorps anti-PLA2R et de la protéinurie est observée après un protocole associant stéroïdes et cyclophosphamide. À l’arrêt de ce traitement, les manifestations d’atopie s’exacerbent, conduisant à initier un traitement par dupilumab (300 mg 2 x/semaine par voie sous-cutanée) ce qui entraîne rapidement une amélioration des manifestations d’atopie, une diminution du titre des anti-PLA2-R, de la protéinurie et une remontée de l’albuminémie. Au terme de 30 mois de traitement, le syndrome néphrotique est en rémission complète, le traitement par dupilumab étant parfaitement toléré. L’évolution du patient est représentée dans la figure 1.

La 2e observation[...]

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À propos de l’auteur

Service de Néphrologie et Médecine interne. Centre de compétence pour les maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares, Centre hospitalier de BOULOGNE-SUR-MER.