Les troubles factices en dermatologie

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Le trouble factice en dermatologie est un trouble psychocutané caractérisé par des lésions auto-infligées de la peau, des cheveux, des ongles et des surfaces muqueuses par les patients eux-mêmes [1]. Les autres termes utilisés dans la littérature pour évoquer ces troubles sont les pathomimies cutanées, le syndrome de Münchhausen [2] ou dermatitis artefacta [3]. La production de ces lésions est plus ou moins consciente pour le patient mais, la plupart du temps, il nie la responsabilité de ces actes auto-infligés et demande aux dermatologues de les soigner. La prévalence de ce trouble est difficile à estimer car c’est un trouble rare et sous-diagnostiqué de part sa présentation très hétérogène. Les femmes seraient plus atteintes que les hommes, et exerceraient souvent une profession liée à la santé [1, 2].

Le syndrome de Münchhausen est une variante des troubles factices qui concerne le plus souvent les hommes avec des manifestations somatiques plus “urgentes” ou “flamboyantes”. Il évoque une pathologie somatique engageant le pronostic vital (tableaux pseudo-neurologiques, pseudo-embolie pulmonaire).

Le syndrome de Münchhausen par procuration constitue un type de maltraitance lorsqu’un parent provoque ou induit les lésions chez un enfant. Le diagnostic est difficile et délicat et peut nécessiter la rédaction d’un recueil d’informations préoccupantes (signalement).

Diagnostic

Le diagnostic des troubles factices n’est pas toujours aisé à faire en pratique et nécessite qu’un ensemble de critères soit réuni selon le DSM V-TR [4] :
– la falsification de signes ou des symptômes physiques ou psychologiques, ou l’induction d’une blessure ou d’une maladie, associée à une tromperie identifiée ;
– l’individu se présente aux autres comme étant malade, handicapé ou blessé ;
– le comportement trompeur est évident, même en l’absence de bénéfices externes ;
– le comportement n’est pas mieux expliqué par un autre trouble mental, tel qu’un trouble délirant ou un autre trouble psychotique.

Le diagnostic du trouble factice repose sur l’anamnèse et l’examen clinique, sur tout examen complémentaire nécessaire pour éliminer les troubles physiques et sur la démonstration de l’exagération, de la fabrication, de la simulation et/ou de l’induction de symptômes physiques.

Les arguments en faveur du diagnostic sont les[...]

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À propos de l’auteur

Service de Psychiatrie de liaison, CHU de BREST.