Les stomatodynies

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Les stomatodynies sont un problème fréquent et difficile. Habituellement, les patients consultent de nombreux praticiens : odontologistes, généralistes, stomatologues, ORL, dermatologues, etc. Ils consultent rarement des spécialistes de la douleur ou des psychiatres, ou alors en fin de parcours. Pourtant, ces deux dernières spécialités seraient peut-être les plus utiles… Quoi qu’il en soit, les dermatologues doivent être capables de faire le diagnostic et de proposer un traitement.

Diagnostic

Les stomatodynies sont des douleurs buccales qui ne sont pas liées à un problème muqueux. L’examen est donc normal ou ne montre pas de lésion pouvant expliquer ces douleurs. Les termes de syndrome des brûlures buccales (traduction de l’anglais burning mouth syndrome) ou de paresthésies buccales sont des synonymes.

Habituellement, ce sont des glossodynies, c’est-à-dire qu’elles sont localisées uniquement à la langue, mais les sensations peuvent être perçues dans d’autres localisations buccales, et même atteindre les lèvres et la région péribuccale. Si la langue est concernée dans 80 % des cas (et en particulier la pointe de la langue) le palais est atteint 6 fois sur 10, les gencives 4 fois sur 10, ainsi que les lèvres. Plancher de la bouche, face interne des joues et pharynx sont rarement atteints. Les symptômes sont habituellement bilatéraux et peuvent être migrateurs.

Les sensations anormales sont décrites de manière variable par les patients [1]. Ce ne sont pas toujours des douleurs et il peut aussi s’agir de sensations de picotements, brûlures, décharges électriques ou même de prurit. Des troubles du goût (dysgueusie, agueusie) ou une sensation de bouche sèche peuvent être associés. Certains patients rapportent parfois des douleurs faciales ou des difficultés à la déglutition [2]. L’intensité des symptômes peut aller d’une simple gêne à des douleurs insupportables et envahissantes. Le retentissement sur la qualité de vie est souvent important.

L’augmentation d’intensité au cours de la journée est caractéristique, avec un pic d’intensité en soirée, alors que les paresthésies sont calmées par les repas et aggravées par le stress. Certains définissent trois formes cliniques [3] :
 type I : stomatodynie présente tous les jours, absente le matin, apparaissant dans la journée, augmentant d’intensité jusqu’au soir, disparaissant la nuit (35 %[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHRU, BREST. Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones, LIEN, Université de BREST.