Rôle du dermatologue-vénérologue dans la santé sexuelle des adolescents

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Introduction et épidémiologie

Nous observons ces dernières années une évolution de l’épidémiologie des infections sexuellement transmissibles. Une réémergence des IST est constatée depuis les années 2000 [1]. Cette réémergence concernait initialement les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. De façon plus récente, cette augmentation concerne les femmes en âge de procréer et les adolescents. Ainsi, entre 2016 et 2017 aux États-Unis, le nombre de cas d’infections à Chlamydia, à gonocoque et le nombre de syphilis récentes ont augmenté respectivement de 7,5 %, 15,5 % et 9,8 % chez les adolescents entre 15 et 19 ans [2]. En France, cette même tranche d’âge représente 10 % des cas de syphilis précoces chez les femmes et 5 % chez les hommes. Pour les infections à gonocoque, 27 % concernent des femmes de moins de 20 ans en 2016 [3].

Parallèlement, une diminution de la crainte de l’infection par le VIH et des IST d’une façon générale est constatée, qui s’accompagne d’une baisse du niveau des connaissances sur les IST et la transmission du VIH [4]. Actuellement, un jeune Français sur deux seulement (54 %) est préoccupé à l’idée de contracter une IST [5]. C’était, par exemple, le cas d’un jeune adolescent de 15 ans diagnostiqué avec une syphilis sous forme d’érosions au niveau du palais, publié en 2020 dans les annales de dermatologie (fig. 1) qui, après interrogatoire, révélait qu’il ne savait pas que l’infection à VIH ne se guérissait pas [6]. Plus généralement, une augmentation des comportements sexuels associés à un risque d’IST est observée dans cette tranche d’âge. En effet, une enquête réalisée en 2018 rapporte que 48 % des étudiants et 20 % des lycéens français n’utilisent pas de façon systématique le préservatif [7].

On observe aussi une évolution des offres de prévention primaire via la prophylaxie pré-exposition sexuelle pour le VIH (PrEP) [8] et la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV).

L’implication du dermatologue dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des IST a décliné ces 30 dernières années [9]. Les principales raisons sont un manque de formation et de pratique [10]. Paradoxalement, le dermatologue est l’un des professionnels de santé[...]

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À propos de l’auteur

Service des spécialités Médicales-Dermatologie Centre hospitalier Princesse Grace, MONACO.