L’arsenal thérapeutique actuel permet d’obtenir un bénéfice réel dans le psoriasis cutané modéré à sévère pour la plupart des patients. L’efficacité étant présente, nous cherchons maintenant à affiner la stratégie thérapeutique. Si les traitements existent, les marqueurs prédictifs de l’efficacité manquent encore, ils permettraient de choisir d’emblée la molécule la plus adaptée. Par ailleurs, pour améliorer encore la prise en charge, la question de la précocité du traitement se pose. “Traiter tôt” est un concept en vogue.

“Traiter tôt” implique de voir les patients rapidement, sans délai après le diagnostic qui est en général facile. La démographie des dermatologues n’arrange rien, et les délais de rendez-vous sont de plus en plus longs. Dans ce contexte, la levée de la prescription initiale hospitalière va permettre, je l’espère, à un plus grand nombre de bénéficier plus rapidement des traitements les plus performants.

Mais, pour traiter tôt, il faut d’abord traiter. On ne devrait plus être confrontés à l’inertie thérapeutique de médecins qui ne proposent pas toujours les traitements innovants. Le sujet du sous-traitement des malades est vraiment d’actualité, il nécessite une plus grande attention de la part des médecins, des sociétés savantes et des organismes de financement. L’intérêt d’agir est évident : jusqu’à 50 % des patients atteints de psoriasis léger, 35 % de ceux atteints de psoriasis modéré et 30 % de psoriasis sévère ne sont pas traités [1, 2].

Qu’est-ce qu’une intervention précoce ?

L’évolution imprévisible de la maladie complique la définition de l’intervention précoce. Il ne s’agit pas uniquement du temps écoulé depuis le diagnostic et la notion de précocité du traitement reste éminemment subjective.

Ce traitement précoce doit-il concerner le psoriasis léger avant sa potentielle aggravation ? Le psoriasis récent ? L’âge d’apparition du psoriasis ? Avant la stigmatisation sociale ? Les troubles anxiodépressifs ? Les comorbidités sévères ?

Les patients atteints de psoriasis présentent souvent des comorbidités et courent un risque accru de développer plusieurs complications par rapport à la population générale. Si nous les[...]

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