Les immunothérapies et les thérapies ciblées anti-BRAF/MEK ont révolutionné la prise en charge du mélanome métastatique. Toutefois, ces traitements ne permettent pas de bénéfice prolongé chez plus de la moitié des patients. Ils ont donc été naturellement développés en amont de la situation métastatique, c’est-à-dire en situation adjuvante. Cela concerne les patients opérés qui n’ont plus de lésion macroscopique décelable, mais qui sont à haut risque d’avoir des lésions microscopiques et donc de récidiver sous une forme métastatique.

Les mélanomes actuellement considérés comme à haut risque de récidive sont ceux : ayant un indice de Breslow entre 2 et 4 mm avec ulcération ou > 4 mm sans ulcération (stade IIB AJCC v8) ; ou un Breslow > 4 mm avec ulcération (stade IIC) ; ou associés à une ou plusieurs métastases en transit ou ganglionnaires (stade III) [1]. Le taux de survie à 10 ans de ces patients varie entre plus de 80 % pour les stades IIB, à moins de 20 % pour les stades IIID [2]. En revanche, les mélanomes de stade I et II sont plus fréquents que ceux de stade III, et si on regarde quels patients décèdent de leur mélanome, ceux qui avaient initialement un stade I ou II sont plus nombreux que ceux qui avaient un stade III [1]. Cela illustre toute la complexité de la définition du “candidat idéal” à un traitement adjuvant.

Historiquement, l’interferon-α a été le premier médicament à avoir montré, en situation adjuvante, un avantage en termes de survie sans récidive (SSR) et même de survie globale, au prix d’une tolérance médiocre. Il a été abandonné à la suite de l’avènement des immunothérapies par inhibiteur du checkpoint immunitaire et des thérapies ciblées anti-BRAF/MEK. En France, les anti-PD-1 en monothérapie (nivolumab et pembrolizumab) et la combinaison dabrafenib-trametinb ont l’AMM en adjuvant pendant 12 mois chez les patients ayant un stade III opéré. Les patients porteurs d’une mutation BRAF V600 E/K peuvent avoir accès aux deux types de traitement. Le nivolumab a également l’AMM chez les patients ayant[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.