Le prurigo nodulaire chronique en 2023

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Le prurigo est un terme clinique générique pour décrire des papules et/ou des nodules parfois excoriés, parfois kératosiques ou croûteux, couleur peau normale, érythémateux/rosés ou pigmentés associés à un prurit intense. Il existe la maladie “Prurigo” (lésions prurigineuses évoluant depuis plus de 6 semaines) appelé PNC, individualisée comme telle par un groupe d’experts de l’EADV [1], qui est une maladie inflammatoire multifactorielle de physiopathologie neuro-immune comme de nombreuses maladies inflammatoires de la peau (psoriasis, dermatite atopique) et des lésions de prurigo dites “secondaires” à des dermatoses chroniques (psoriasis, lichen, mycosis fungoïde, pemphigoïde bulleuse) ou à des causes de prurit sine materia (insuffisance rénale chronique, infection VIH, lymphomes systémiques, syndromes myélorolofératifs, néoplasies solides).

Le PNC qu’on pourrait appeler PNC “idiopathique” est souvent isolé mais parfois associé à la dermatite atopique (avec des formes de passage) ou à d’autres maladies atopiques (asthme, conjonctivite, rhinite) dont il partage des mécanismes physiopathologiques communs. La distinction nosologique entre prurigo non atopique (ancien prurigo dit de “Hyde”) et atopique (ancien prurigo dit de “Besnier”) n’a plus lieu d’être car ces deux maladies partagent un tronc physiopathologique commun [2] avec implication de la voie Th2 et des réponses aux biothérapies anti Th2 (dupilumab = anti R IL4/IlL3 et nemolizumab = anti R-IL31) similaires.

En fonction de leur aspect clinique, les lésions de PNC sont parfois classées en PNC papuleux, nodulaires (fig. 1), en plaques, ombiliquées ou linéaires, mais ces formes sont souvent chevauchantes [3]. Chez certains patients, le prurit sur peau saine pourrait précéder les lésions de prurigo ; chez d’autres, le prurit commence de manière très localisée par une petite papule érythémateuse qui, avec le temps et le grattage, évolue vers une lésion papulo-nodulaire de prurigo. L’intensité du prurit est plus importante sur les lésions cliniques de prurigo que sur la peau cliniquement saine [4].

L’épidémiologie du prurigo est encore mal connue avec peu d’études publiées sur le sujet. Sa prévalence pourrait être d’environ 0,1 % avec une légère prédominance chez les femmes et les patients afro-américains et un âge moyen de survenue entre 40 et 60[...]

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À propos de l’auteur

Service de dermatologie et INSERM U976, Hôpital Saint-Louis, PARIS.