L’influence du tabac sur les problèmes de peau a été décrite dès le milieu du XIXe siècle [1]. Dans cette première partie, nous avons choisi de nous concentrer sur son rôle dans l’apparition, l’aggravation ou la survenue de trois dermatoses : le psoriasis, l’hidradénite suppurée et la maladie de Buerger. Dans une seconde partie, nous détaillerons son impact sur les dermatoses faciales, les cancers cutanés et le lupus érythémateux.
Psoriasis
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique très fréquente associée à de nombreuses pathologies comme la dépression, certaines maladies rhumatismales ou encore le syndrome métabolique [2]. Il existe des facteurs de prédisposition génétique mais aussi des facteurs environnementaux comme l’alcool, le stress, l’obésité et, bien sûr, le tabac.
>>> Plusieurs études ont mis à jour un lien entre psoriasis pustuleux et tabac : dès 1985, une étude avait montré que 80 % des patients atteints de psoriasis pustuleux palmoplantaire étaient fumeurs au début de la maladie contre 36 % dans la population témoin [3]. Une autre étude brésilienne confirmait cette association : 92 % des patients atteints de psoriasis pustuleux palmoplantaire étaient fumeurs contre 52 % des patients atteints de psoriasis et 30 % dans le groupe témoin [4]. Selon ces auteurs, le tabac serait impliqué dans des modifications morphologiques et fonctionnelles du polynucléaire neutrophile. De même, la fumée de tabac favoriserait une production accrue d’interleukine 1, de TNF et de TGF, chimiokines connues pour leur implication dans la sévérité du psoriasis [5-8].
>>> Des auteurs ont aussi mis en évidence une relation dose/effet entre le nombre de cigarettes fumées par jour et l’intensité des symptômes du psoriasis [7]. Ce phénomène est accentué chez les femmes et en cas d’atteinte acrale de psoriasis.
>>> Une autre étude a montré que les proportions de fumeurs et d’anciens fumeurs étaient plus élevées dans le groupe psoriasis que dans le groupe rhumatisme psoriasique (30,2 % versus 23,4 % et 26,7 % versus 22,3 % ; p = 0,001, respectivement). Lors de l’analyse multivariée, le fait d’être un fumeur actuel par rapport à un non-fumeur à vie restait[...]
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