La barrière physique cutanée, basée essentiellement sur la cohésion de la couche cornée, le processus de desquamation permanente et le film hydrolipidique, constitue une protection très efficace contre la pénétration de microorganismes potentiellement pathogènes ; elle est doublée d’une barrière “chimique” de découverte plus récente et basée essentiellement sur le pH cutané épidermique et la production de peptides cutanés antimicrobiens capables de contrôler/inhiber la croissance bactérienne. Toutes ces méthodes de défense, peu spécifiques mais efficaces et de mise en œuvre rapide, d’un organe en contact direct et permanent avec un milieu extérieur riche en microorganismes, font partie intégrante de l’immunité innée cutanée dont on sait maintenant qu’elle est en équilibre constant avec le microbiome cutané physiologique sous la forme de relations dynamiques bi-directionnelles ; en effet, cette immunité innée est maintenue en état d’activité permanente sous l’influence du microbiome qu’elle contrôle, ce qui permet une réaction rapide en cas d’invasion par des germes non commensaux, potentiellement plus pathogènes.
Les peptides antimicrobiens (PAM) cutanés connus sont pour l’instant surtout actifs sur les bactéries mais il n’est pas exclu qu’il existe également des peptides antiviraux, antimycosiques et antiparasitaires, encore à découvrir.
Les PAM en général sont des molécules de petite taille, généralement de 10 à 50 acides aminés. Ils sont classés en 5 grandes catégories dont la plus étudiée est celle des PAM cationiques riches en résidus basiques et/ou hydrophobes, avec souvent un regroupement des acides aminés hydrophobes sur une zone particulière de la molécule de par la structure tridimensionnelle du PAM, ce qui rend la molécule amphiphile (c’est-à-dire avec une région hydrophile et une région hydrophobe, lipophile).
Panorama des PAM cutanés
Sur le plan fonctionnel, on distingue deux grands types de PAM cutanés selon qu’ils sont constitutifs, présents en toute circonstance, ou au contraire essentiellement inductibles, en particulier en cas d’inflammation liée à la présence de pathogènes :
– les PAM cutanés constitutifs sont surtout représentés par le lysozyme, protéine antimicrobienne exprimée par les kératinocytes, et la psoriasine, qui tire son nom de son identification initiale dans les squames psoriasiques ;
– les PAM inductibles[...]
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