La chirurgie : quand ? pour qui ?

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La maladie de Verneuil (hidradénite suppurée, HS) est définie comme une maladie de prise en charge dermato-chirurgicale. Le chirurgien apparaît ainsi d’emblée comme un acteur du traitement de la maladie. Mais qu’il soit chirurgien ou dermatologue de formation (dans le reste de l’article, le terme de chirurgien sera à comprendre avec le sens d’opérateur ; il ne préjuge pas de la nature de cette formation), le chirurgien peut aussi faire le choix de ne pas être seulement un opérateur. Son rôle peut (doit ?) en effet s’étendre à l’établissement d’un diagnostic (diagnostic positif et de gravité), à la fourniture au patient d’informations sur la physiopathologie de la maladie et les règles hygiéno-diététiques à mettre en place en conséquence, au dépistage des comorbidités (comme les maladies inflammatoires intestinales ou rhumatologiques ou toutes les composantes – diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie – du syndrome métabolique) [1, 2] et au choix multidisciplinaire de la meilleure stratégie thérapeutique en prenant en compte la place de la chirurgie parmi les alternatives médicamenteuses.

L’HS souffre encore d’un retard diagnostique évalué, en France comme ailleurs, à 7-8 ans [3, 4]. Le chirurgien doit jouer un rôle dans la réduction de ce délai particulièrement délétère pour le patient. Confronté à des lésions évocatrices par leur évolution chronique et récidivante, leur aspect (abcès cutané ou nodule inflammatoire sous-cutané profond, surtout récidivants, lésion suppurative chronique, cicatrices hypertrophiques) et leur topographie (de haut en bas puis d’avant en arrière : les plis rétro-auriculaires, cervical, axillaires, intermammaires, sous-mammaires, sus-pubien, inguinaux, périnéal, sous-fessiers voire interfessiers ; mais aussi des zones non concaves comme la région présternale chez l’homme, l’abdomen, le pubis, la face interne des cuisses ou les fesses), le chirurgien doit être capable de détecter une maladie débutante comme de rattraper un diagnostic qui n’a été évoqué ni par ses prédécesseurs, ni par le généraliste, ni même parfois par le dermatologue adressant [5].

Chez un patient qui cache parfois une histoire ou des lésions qu’il estime honteuses, la démarche diagnostique doit être active[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie, Clinique du Val d’Ouest, ÉCULLY ; ResoVerneuil ; Société Nationale Française de Coloproctologie ; European Hidradenitis Suppurativa Foundation.