En ce qui concerne notre discipline, l’année thérapeutique aura été marquée en 2021 par la multiplication des modifications inhabituelles de l’appareil unguéal occasionnées par l’infection à SARS-CoV-2. Devant les conséquences parfois imprévisibles de cette maladie, nous avons pensé que son intérêt dépassait fortement celui des dermatoses unguéales, isolées ou associées à divers syndromes. Pour cette année, elle sera donc notre invitée d’honneur.
COVID et ongles
- L’un des signes cutanés les plus fréquemment observés, le COVID-toe ou COVID-finger, est un œdème érythémateux périunguéal évoquant des engelures. Ces lésions surviennent en partie lors de la phase de résolution ou au cours d’une forme légère de la maladie. Par contre, des atteintes livédoïdes et un purpura rétiforme sont parfois associés à une coagulopathie et une maladie plus sévère.
- Dans un travail portant sur 17 adolescents, Discepolo et al. [1] ont constaté des lésions bilatérales distales, érythémateuses ou cyanotiques chez 16 d’entre eux.
- Au cours d’une étude menée sur 33 patients (moyenne d’âge 23,4 ans) atteints de COVID-19, des papules érythémateuses et purpuriques sont apparues sur les doigts et les orteils avec œdème et prurit ou sensation de brûlure [2]. Toutefois, seulement 50 % des patients atteints de COVID des doigts et des orteils étaient positifs au SARS-CoV-2, le diagnostic différentiel le plus important étant celui d’engelure et de lupus-engelure, tandis que la gangrène acrale était rare.
- Hubiche et al. [3] ont effectué une étude des acrosyndromes pédiatriques au cours de l’épidémie de COVID-19. Un mois après la consultation, 50,7 % des acrosyndromes aigus avaient entièrement régressé dans un délai médian de 55 jours. Biologiquement, les examens standard, les marqueurs d’inflammation et de coagulation (D-dimères) étaient pratiquement normaux. La sérologie SARS-CoV-2 était positive dans 2 cas sur 14 et la PCR toujours négative.
- Concernant le traitement des symptômes microvasculaires, dans les formes asymptomatiques la résolution spontanée a été observée dans les 2 à 3 semaines. Le traitement basique des formes récentes consiste en une association de thérapies antivirales (favipiravir, remdesivir, hydroxychloroquine, lopinavir/ritonavir) avec traitement antithrombotique. Dans les formes avancées, un traitement antithrombotique doit être associé à un traitement de l’orage cytokinique (tocilizumab, dexaméthasone, interleukine 1 ou antagonistes du facteur β, par exemple).
- Le[...]
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