L’année écoulée a été un peu particulière : pas ou peu de congrès scientifiques, beaucoup de webinars de qualité très variable (certains de faible qualité mais d’autres très formateurs), dynamisme des forums de discussion… Et un sujet récurrent dans la presse médicale : COVID et injections.

Effets secondaires retardés des injections d’AH après une infection par le SARS-CoV-2

Dans le “Quoi de neuf en dermatologie esthétique ? ” de l’an dernier, j’évoquais deux articles (Artzi et al. ; Dormston et al.) sur les late onset nodules, appelés aussi delayed inflammatory reactions (DIR) ou effets secondaires retardés à type de nodules, d’œdème ou érythème, apparus plus de 4 semaines après l’injection d’acide hyaluronique (AH). Leur fréquence est estimée entre 0,3 et 4,25 % selon le type biochimique d’AH. Il s’agit d’une réaction immunologique, médiée par les lymphocytes T, induite par la dégradation de l’AH réticulé injecté, en AH de bas poids moléculaire fortement pro-inflammatoire. Les épisodes infectieux et notamment une infection par le SARS-CoV-2 favorisent, via la production de radicaux libres, cette dégradation de l’AH.

L’année 2021 est celle de la vaccination anti-COVID et de ses effets secondaires cutanés. De nombreux articles ont été publiés sur le sujet : Mc Mahon et al. dans le JAAD à propos de 414 réactions cutanées post-vaccin à ARNm [1], article similaire de Sun dans Dermatol Clin [2], Gambichler dans JEADV [3], Grieco dans Dermatol Ther [4], Alpalhão dans Dermatitis [5], Temiz dans J Cosmet Dermatol [6].

Au niveau cutané, outre les éruptions urticariennes et morbilliformes, on retrouve des manifestations cutanées dues au virus lui-même que sont le lupus pernio et les lésions engelure-like. L’effet secondaire le plus remarquable est la réaction des zones injectées en AH : les[...]

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