Vitiligo : le temps du changement est arrivé
Le vitiligo touche entre 0,5 et 2 % de la population mondiale. Le retentissement souvent majeur de cette maladie sur la qualité de vie des personnes atteintes est aujourd’hui clairement démontré. Les connaissances physiopathologiques ont fait des progrès majeurs ces dernières années et les mécanismes entraînant cette dépigmentation acquise de la peau et des phanères sont aujourd’hui bien mieux appréhendés. Les traitements actuellement disponibles permettent déjà de stopper les poussées de la maladie dans plus de 90 % des cas. La repigmentation prend encore beaucoup de temps, mais elle est obtenue dans la majorité des cas sur certaines zones telles que le visage.
Grâce aux nouvelles connaissances sur cette maladie, de nouveaux traitements sont en cours de développement et laissent espérer des thérapeutiques locales plus efficaces et mieux tolérées, mais aussi des traitements par voie générale pour les formes diffuses et/ou actives. Ces traitements sont déjà disponibles dans le cadre d’essais cliniques. D’autres, visant à modifier le cours de la maladie ou ciblant les zones les plus difficiles, telles que les extrémités des mains, sont également en développement et devraient, nous l’espérons, arriver au stade clinique dans les années à venir.
Malgré ces faits, étayés par de très nombreuses études de bonne qualité méthodologique, le vitiligo est encore trop régulièrement qualifié de “problème esthétique”, de “pathologie bénigne”. Ses causes sont encore mal connues, y compris des médecins qui le considèrent souvent comme “psychologique”. Les patients se voient encore trop souvent conseiller de “surtout bien se protéger du soleil pour éviter de développer un cancer de la peau”, alors que le risque de cancers cutanés (et notamment de mélanome) est réduit chez les patients souffrant de vitiligo et que, sans soleil (ou sans UV d’une façon générale), il est extrêmement difficile de repigmenter. Enfin, alors que des traitements existent déjà et que plusieurs essais cliniques sont disponibles dans les centres experts, trop de patients ne se voient proposer aucune prise en charge.
Il est grand temps que cela change, que la communauté médicale prenne conscience du fardeau de cette maladie et propose aux personnes qui en souffrent l’écoute et la prise en charge adaptées. Dans ce dossier, nous avons voulu faire le point sur les connaissances et la prise en charge actuelles ainsi que sur les perspectives dans un futur proche.
Le temps du changement de notre perception de cette maladie mais aussi de sa[...]
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