Traitement adjuvant du mélanome : immunothérapie ou thérapie ciblée ?

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Trois décennies d’essais thérapeutiques n’ont pas permis à l’interféron de s’imposer comme un traitement adjuvant de choix chez les patients opérés d’un mélanome à haut risque. En 2010, une méta-analyse de 14 études ayant impliqué 8122 patients a montré un hazard ratio à 0,82 (IC95 % : 0,77-0,87) pour la survie sans récidive et à 0,89 (IC95 % : 0,83-0,96) pour la survie globale [1]. La balance bénéfice/effets secondaires a limité les prescriptions. Des analyses récentes ont suggéré que le bénéfice de l’interféron pourrait être restreint aux mélanomes ulcérés [2]. Aujourd’hui, l’émergence des nouveaux traitements adjuvants pourrait limiter les indications de l’interféron aux mélanomes ulcérés, dans des contextes socio-économiques ne permettant pas l’accès à des thérapies malheureusement trop coûteuses.

Les années 2016-2018 ont été marquées par des résultats beaucoup plus prometteurs concernant l’efficacité en situation adjuvante des traitements de nouvelle génération ayant auparavant révolutionné la prise en charge du mélanome métastatique. Une méta-analyse récente des 5 grandes études évaluant des thérapies ciblées ou des immunothérapies a ainsi montré un hazard ratio de survie sans récidive à 0,57 (IC95 % : 0,45-0,71), soit beaucoup plus favorable que pour l’interféron [3]. L’accès à ces traitements a sensiblement modifié la prise en charge du mélanome à haut risque dans tous les pays où ces médicaments sont accessibles.

Les études de phase III

Cinq grandes études de phase III ont évalué l’efficacité de thérapies ciblées ou d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire en situation adjuvante après résection complète de métastases ganglionnaires régionales (stade III) ou à distance (stade IV) [4-8]. Ces études ont fait l’objet, entre 2016 et 2018, de publications princeps évaluant la survie sans récidive avec un recul relativement limité [6-8] et, plus récemment (2019-2020), d’analyses à plus long terme de la survie sans récidive, parfois complétées par la survie sans métastases à distance ou la survie globale [9-13].

Les principales caractéristiques de ces études et leurs résultats sont synthétisés dans le tableau I,[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Centre hospitalier de VALENCE.