Prise en charge chirurgicale des CBC : biopsie préalable ou pas, marges cliniques ou marges histologiques, analyse du compte rendu histologique

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Les carcinomes basocellulaires (CBC) constituent une pathologie de masse en constante augmentation. Leur incidence double tous les 10 ans, de façon proportionnelle au vieillissement de la population.

Le traitement de première ligne du CBC est chirurgical, basé sur des recommandations de bonne pratique [1, 2]. L’objectif premier de cette chirurgie est la radicalité carcinologique avec une exérèse histologiquement complète, tout en assurant la reconstruction optimale pour le meilleur résultat fonctionnel, cicatriciel et esthétique [3].

Faut-il faire une biopsie préalable au traitement chirurgical ou pas ?

L’exérèse d’un CBC cliniquement typique, par une exérèse fusiforme et une fermeture directe par simple rapprochement sur une localisation anatomique ne mettant pas en jeu un pronostic fonctionnel ou esthétique, peut s’effectuer d’emblée, sans biopsie préalable. Il s’agit alors d’une exérèse simple réalisant une “biopsie-exérèse”. En revanche, si une chirurgie plus lourde ou une reconstruction est envisagée, en particulier sur le visage, la biopsie préalable reste indispensable car elle permet un diagnostic positif formel avec son intérêt médico-légal permettant d’éliminer une tumeur bénigne trompeuse.

La biopsie est donc plus utile pour sa valeur de diagnostic de certitude de malignité que pour son orientation pronostique. En effet, dans une étude rétrospective de 500 CBC comparant le résultat histologique de la biopsie et celui de la pièce opératoire d’exérèse, sa valeur prédictive positive (VPP) moyenne est de 69 % [4]. La biopsie ignore 11 % des formes agressives car sa VPP diminue avec l’agressivité tumorale. Elle ne précise pas le sous-type le plus souvent et peut être la source de la réduction inappropriée des marges cliniques.

La biopsie ne vaut que pour l’endroit biopsié, expliquant en partie certains échecs de traitements alternatifs à la chirurgie indiqués à tort. En effet, dans[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHU de BORDEAUX ; Groupe chirurgical de la Société française de dermatologie.