L’eczéma est la plus fréquente des dermatoses inflammatoires dont il existe plusieurs types tels que la dermatite atopique (la forme la plus fréquente chez les enfants) ou l’eczéma de contact (plus souvent rapporté chez l’adulte).

La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de la peau qui évolue sur un mode chronique. Sa prévalence a considérablement augmenté dans les pays industrialisés au cours des 20 à 30 dernières années : elle représente la pathologie cutanée la plus fréquente chez l’enfant avec 10 à 20 % des enfants affectés [1]. La pathogenèse de la maladie est multifactorielle avec des prédispositions génétiques ou immunologiques et une influence environnementale. Il en résulte une altération de la fonction de la barrière cutanée et un déséquilibre du système immunitaire en faveur d’une réponse immune de type Th2. La dermatite atopique a un impact important sur la qualité de vie de l’enfant et de sa famille. Selon les recommandations européennes de prise en charge de la dermatite atopique chez l’enfant et l’adulte, les formes légères à modérées sont à traiter en première intention avec des dermocorticoïdes de classe II (activité modérée) à III (activité forte).

Chez l’enfant atteint de dermatite atopique, l’altération de la barrière cutanée et le déséquilibre de l’immunité innée, dont une moindre sécrétion de peptides antibactériens cutanés, favorisent la colonisation bactérienne. Il a notamment été rapporté que Staphylococcus aureus était présent sur la peau de jusqu’à 90 % d’enfants atteints de dermatite atopique, y compris sur des peaux d’apparence saine [2]. Une association entre S. aureus et l’eczéma est reconnue depuis de nombreuses années, la densité (charge bactérienne) de S. aureus tendant à augmenter avec la gravité clinique [3]. S. aureus pourrait contribuer à la pathogenèse de l’eczéma par la production de diverses protéines telles que les superantigènes et les protéases [4]. Les superantigènes pénètrent la barrière cutanée et les protéases de S. aureus sont, elles, à l’origine d’une rupture de la barrière cutanée permettant la pénétration d’allergènes ou autres substances irritantes [5]. C’est[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.