La cryolipolyse est une des révolutions récentes du domaine de l’esthétique. Cette technique, mise au point il y a maintenant près de 10 ans par Dieter Manstein et son équipe, est partie d’une observation simple comme souvent les découvertes le sont : savoir regarder et en tirer un constat pour en extraire une application constituent les étapes d’un chemin commun à tous les grands chercheurs. À l’instar, il y a 80 ans, de la contamination accidentelle par une moisissure d’une culture de staphylocoques dans une boîte de Petri à l’origine du premier antibiotique, c’est de la conséquence d’une pathologie induite par le froid qu’est né ce nouveau concept.
Ainsi, la panniculite des écuyères du xixe siècle ou la panniculite endojugale au Popsicle (glace à l’eau largement diffusée sur le continent américain) du xxe siècle induisent un même phénomène : l’exposition au froid direct et intense de zones anatomiques où le pannicule adipeux épais est sous-dermique induit une stéatonécrose, avec pour conséquence des dépressions inesthétiques et définitives. Passer de l’inesthétique à l’esthétique c’est la gageure de la cryolipolyse utilisée pour détruire, selon une zone prédéfinie par le médecin, un volume de graisse jugé indésirable à l’aune de nos canons de beauté du début du xxie siècle.
C’est à un premier industriel américain que revient le mérite d’avoir développé le concept expérimental pour le faire évoluer vers un matériel fiable, permettant la reproduction à volonté du processus selon un protocole calibré en un cycle d’une durée originellement limitée à une heure. L’appareil commercialisé induit une fonte du volume de graisse aspirée et traitée de l’ordre de 10 à 15 % ou encore 25 % de l’épaisseur.
Il n’y a de bonnes idées qui ne soient copiées. Comme pour le reste, cette règle peut s’appliquer aux matériels à usage médical avec bien sûr, selon la qualité de la reproduction, une grande variabilité dans les résultats et le prix des matériels proposés. Ce fut ainsi le cas pour la cryolipolyse, technique ouvrant la porte d’un marché aux énormes potentiels.
En 2014, dans un sursaut de protectionnisme compréhensible, le fabricant princeps dénonçait et mettait en garde, dans un éditorial étonnamment publié dans une revue scientifique à impact factor conséquent, contre des machines concurrentes. Elles apparaissaient à ses yeux comme un dévoiement entraînant des effets secondaires, notamment à type de nécrose épidermique, liés à la formation d’une gelure en regard de la zone réfrigérée.
En réalité et à l’usage, on ne peut pas généraliser et certains matériels désormais concurrents au premier apparaissent d’excellente qualité. Il y a en outre un monde entre les machines plutôt destinées aux esthéticiennes et à faible valeur ajoutée et d’autres[...]
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