Pénodynies et autres causes de douleurs péniennes chroniques

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Le syndrome douloureux pénien est défini par l’Association européenne d’urologie comme une douleur située au niveau du pénis dont l’origine n’est pas urétrale, sans infection prouvée ni autre étiologie évidente. Le terme de pénodynie a été proposé par Markos en 2002 pour désigner ce syndrome douloureux pénien par analogie à la vulvodynie féminine [1]. Si le dermatologue est désormais familiarisé avec la notion de vulvodynie, il l’est moins avec les pénodynies. Or, de par son rôle dans la prise en charge des dermatoses génitales et des infections sexuellement transmissibles, il est, au même titre que l’urologue, susceptible de rencontrer cette pathologie de description récente.

Définition

La pénodynie se définit par une sensation de douleur ou de brûlure cutanée génitale contrastant avec un examen physique cutané normal. Cette définition n’est pas sans rappeler celle de la vulvodynie, précisée par l’International Society for the Study of Vulvovaginal Disease [2]. La méconnaissance de cette pathologie par de nombreux médecins laisse supposer une sous-notification des cas. Aucune étude de prévalence n’a été publiée.

On distingue, d’une part, les pénodynies généralisées (ou pénoscrotodynies) lorsque la sensation douloureuse concerne le scrotum et le pénis et, d’autre part, les pénodynies localisées, dénommées pénodynie, scrotodynie ou glandodynie selon que la douleur concerne électivement le pénis, le scrotum ou le gland [3].

Étiologie et physiopathologie

En l’absence de facteur causal clairement identifié, on parle de pénodynie dysesthésique [3]. De rares cas de pénodynie induite ont été décrits, en rapport avec une consommation d’alcool ou de caféine [4]. Un cas associant pénodynie et stomatodynie a été rapporté [5].

Différentes hypothèses physiopathologiques ont été proposées, dont un mécanisme neurovasculaire sous-tendu d’une part par une réponse, quoique inconstante, aux molécules actives sur les douleurs neuropathiques (antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, antiépileptiques) et, d’autre part, par analogie au caractère algique du “red scrotum syndrome” [6].

Une étude récente suggère un lien possible entre la survenue d’une pénodynie et un terrain psychopathologique[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie Hôpital Saint-Louis, PARIS.