Décrit en 1840 par Henle, Demodex est le seul ectoparasite présent à l’état commensal sur la peau humaine. Il parasite les follicules pilo-sébacés, principalement au niveau de la sphère céphalique, ainsi que les glandes de Meibomius. Demodex folliculorum est habituellement localisé au sein de l’infundibulum folliculaire, Demodex brevis au sein des glandes sébacées et des glandes de Meibomius. Le portage cutané en Demodex s’intensifie au cours de la vie, atteignant près de 100 % des individus après 70 ans [1]. À la différence d’autres ectoparasites tels que Sarcoptes scabiei, Demodex n’entraîne aucune réaction inflammatoire ou immunitaire de la part de l’organisme en condition normale.
Dans certaines circonstances, Demodex peut devenir pathogène en proliférant et en pénétrant notamment au sein du derme, entraînant une réaction inflammatoire [2]. La démodécidose (ou démodicidose, ou encore démodécie) est l’ensemble des manifestations cutanées pathologiques causées par les Demodex. Le rôle du statut immunitaire limitant la prolifération du Demodex est très probable, comme le suggèrent les observations de démodécidoses chez des patients infectés par le VIH ou chez l’enfant atteint de leucémie aiguë [3, 4].
La démodécidose est certainement une entité sui generis, mais elle peut être cliniquement confondue avec des dermatoses plus courantes, telles que la rosacée, la dermatite péri-orale. La différence est parfois d’autant plus complexe que Demodex peut parasiter ces dermatoses, en particulier sous l’effet de certains traitements. De ce fait, la démodécidose est très probablement largement sous-diagnostiquée encore aujourd’hui, avec comme conséquence la prescription de thérapeutiques inadaptées et inefficaces. Par ailleurs, les formes cliniques de la démodécidose, peu spécifiques dans leur ensemble, ont fait l’objet de nombreuses dénominations, aggravant la confusion nosologique et clinique [5] : Demodex facial dermatitis, granulomatous rosacea-like dermatitis, pityriasis folliculorum, pityriasis folliculitis, Demodex abscess, facial abscess-like conglomerates…). Enfin, le rôle de Demodex dans la pathogénie de certaines dermatoses, notamment la rosacée, a été longtemps débattu sans qu’aucun argument franc ne puisse encore aujourd’hui être retenu.
Chen et Plewig [5] ont proposé en 2014 une classification en démodécidoses primaires et secondaires.
Démodécidoses primaires
Les critères de la démodécidose primaire[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire