Paupières infiltrées : quel arbre décisionnel ?

0
  1. Cas clinique

Cas clinique

Patiente de 65 ans présentant une lésion remaniée, inflammatoire, évoluant depuis plusieurs mois, traitée initialement pour un chalazion (fig. 1).

Que proposez vous ?

Il fallait répondre à cette question soit une biopsie, soit une biopsie exérèse chirurgicale, car nous sommes dans le cadre d’une lésion suspecte à type de carcinome sébacé. Il atteint principalement la paupière supérieure, mimant un chalazion enkysté ou inflammatoire (fig. 2), d’où le piège diagnostique fréquent qui lui vaut le nom de masquerade syndrome des Anglo-Saxons. Le pronostic de cette tumeur est sombre (mortalité de 20 à 30 % à 5 ans) en raison d’un envahissement locorégional, de métastases dues souvent à un diagnostic tardif. Le traitement associe la chirurgie et la radiothérapie adjuvante.


Ainsi, devant toute infiltration palpébrale remaniée, on évoquera en priorité les diagnostics suivants :

>>> Carcinome basocellulaire

Tumeur maligne palpébrale la plus fréquente (plus de 90 %) (fig. 3), sa localisation est typiquement en paupière inférieure.
Les facteurs de risque sont l’âge, un phototype clair et l’exposition solaire. Différents types histologiques sont décrits. La forme nodulaire ou perlée est la plus fréquente. La forme pigmentée est trompeuse, car elle peut souvent être confondue avec un nævus chez le sujet de phototype brun. La forme sclérodermiforme, au niveau du canthus interne, est de mauvais pronostic en raison d’un fort risque d’extension orbitaire.

Le traitement est essentiellement chirurgical, impliquant le respect de berges saines de sécurité (2 mm) avec contrôle histologique extemporané. Une radiothérapie complémentaire est parfois indiquée, notamment dans les types sclérodermiformes.

>>> Carcinome épidermoïde

Le carcinome épidermoïde (fig. 4 et 5) est beaucoup plus rare que le carcinome basocellulaire et plus agressif du fait d’un potentiel métastatique.

Les facteurs de risque sont une lésion précancéreuse préexistante, l’âge, le sexe masculin, un phototype clair, l’exposition solaire, mais aussi une prédisposition génétique (Xeroderma pigmentosum, albinisme). L’atteinte est spécifique en paupière supérieure, bien que plus fréquente en paupière inférieure. La confusion avec un chalazion est également fréquente.

Le traitement est chirurgical avec contrôle extemporané, suivi d’une radiochimiothérapie adjuvante.

>>> Mélanome[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Oculoplasticien, Fondation Rothschild, Paris. Centre Ophtalmologique, Neuilly-sur-Seine.