La rosacée est une pathologie fréquente en dermatologie, avec une nette prédominance féminine (2/3 des cas) ; elle est plus fréquente à partir de 30 ans.
En ophtalmologie, il existe une parité sexuelle ainsi qu’une forme spécifique de l’enfant.
Les atteintes ophtalmologiques sont sous-estimées, pouvant être discrètes, avec une dissociation anatomoclinique inverse à celle retrouvée en dermatologie. Ainsi, en dermatologie, les patientes se plaignent de sensations de brûlure et de peau irritable alors qu’il n’y a pas de lésion visible. En revanche, en ophtalmologie, l’atteinte peut être sévère avec très peu de signes cliniques. Ces derniers sont à rechercher en raison de leur gravité potentielle.
Si nous considérons l’ensemble des atteintes ophtalmologiques :
- 20 % sont isolées ;
- dans 30 % des cas, les atteintes dermatologiques et ophtalmologiques ont commencé en même temps ;
- 50 % débutent par une rosacée cutanée, l’atteinte ophtalmologique étant secondaire sans que l’on puisse parler de complication.
On compte quatre formes cliniques de rosacée :
- forme érythémateuse : flush, télangiectasies (“couperose”) : c’est déjà de la rosacée ;
- forme papulo-pustuleuse ;
- rhinophyma (qui peut toucher d’autres zones du visage : menton, front, joue, oreilles…) ;
- forme oculaire.
Il existe une variante : la forme granulomateuse non inflammatoire, caractérisée par un œdème dur, typiquement du front, mais c’est un diagnostic à évoquer devant une modification fixe d’une autre partie du visage.
Il convient d’interroger nos patients à la recherche de signes ophtalmologiques souvent non signalés. Ceux-ci sont non spécifiques :
- sensation de corps étranger ;
- sécheresse oculaire objectivable ;
- picotement, prurit, brûlures ;
- blépharite ;
- rougeur du bord libre des paupières ;
- croûtelles à la base des cils ;
- orgelet, perte des cils ;
- chalazion, granulome lipidique : mébium visqueux ;
- hyperhémie conjonctivale ;
- inflexion des cils vers l’intérieur de l’œil : trichiasis, d’où un frottement provoquant une irritation cornéenne ;
- vision floue transitoire fluctuante du fait d’une mauvaise qualité des larmes ;
- la dernière complication, et la plus sévère, est l’atteinte cornéenne avec douleur, photophobie et baisse de l’acuité visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité.
En dehors du chalazion et de l’atteinte cornéenne, ces signes sont communs à[...]
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