La fonction la plus importante de la peau est celle de barrière entre l’extérieur et l’intérieur de l’organisme. Cette barrière physique est principalement localisée dans le Stratum corneum (SC), la couche la plus externe de l’épiderme.

Longtemps considéré comme une simple enveloppe inerte et comparé à “un mur de briques”, dont les cornéocytes seraient les briques et la matrice lipidique le mortier, le SC est en réalité une couche cellulaire vivante, intelligente et réactive. D’une part, il est capable de s’adapter aux facteurs externes que représentent les agressions chimiques ou mécaniques, la chaleur, les infections et les rayonnements ultraviolets (barrière “outside in”). D’autre part, il protège le corps de la perte en eau et autres composants (barrière “inside out”) [1, 2].

Sa composition est plus complexe qu’on ne le pensait il y a une dizaine d’années, et ses fonctions, multiples, sont parfois méconnues.

La barrière épidermique en première ligne

L’épiderme est un épithélium pavimenteux stratifié en constant renouvellement, composé majoritairement de kératinocytes. Il se divise en quatre couches successives : en profondeur, la couche basale (Stratum basale) dans laquelle les kératinocytes ont une activité germinative, puis la couche épineuse (Stratum spinosum), la couche granuleuse (Stratum granulosum) et, en surface, la couche cornée (Stratum corneum). Au fur et à mesure de leur montée dans l’épiderme, les kératinocytes perdent leur fonction de prolifération pour s’engager dans une phase de différenciation dont le produit final est le SC [3].

Les séquences de la transition épidermique sont les suivantes :

• prolifération cellulaire avec formation des kératinocytes au sein de la couche basale ;
• différenciation squameuse des kératinocytes en cornéocytes dans la couche granuleuse ;
• formation[...]

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