Qu’y-a-t-il de plus expressif, de plus caractéristique, de plus pathognomonique, qu’une éruption papuleuse œdématiée dans un contexte fébrile – précédée par une infection des voies respiratoires supérieures, une conjonctivite, des arthralgies, une à trois semaines avant l’éruption – ou syndrome de Sweet, qui représente la plus fréquente des dermatoses neutrophiliques ? Celui-ci touche, en effet, trois nouveaux cas par million d’habitants et préférentiellement la femme d’âge moyen.
Une dermatose neutrophilique (DN) est définie comme un infiltrat cutané de polynucléaires neutrophiles normaux sans cause infectieuse. Les dermatoses neutrophiliques – représentées par cinq maladies principales que sont le syndrome de Sweet, le pyoderma gangrenosum, la pustulose sous-cornée, l’erythema elevatum diutinum et, enfin, l’hidrosadénite eccrine neutrophilique – ne sont pas en reste quant aux signes articulaires s’y associant. Chacun saura rechercher la gammapathie monoclonale ou la maladie inflammatoire chronique du tube digestif qui leur sont le plus souvent liées.
L’erythema elevatum diutinum est certainement l’affection qui trouve le moins sa place dans ce chœur des DN : d’une part, les lésions histologiques sont celles d’une vascularite leucocytoclasique et, d’autre part, ses associations nosologiques ne sont pas tellement différentes de celles des autres vasculites leucocytoclasiques.
Les balanites récidivantes, éruptives (notamment chez l’homme), doivent conduire le médecin à s’intéresser aux articulations sacro-iliaques et à d’éventuelles manifestations ophtalmologiques caractérisées par un œil rouge, révélateur d’une uvéite antérieure. Le syndrome de Reiter sera ainsi aisément dessiné pour permettre une prise en charge globale.
Si, dans la majorité des cas, l’acné reste une affection principalement cutanée (surtout chez l’homme), certaines formes – notamment l’acné fulminans, spontanée ou secondaire à l’introduction d’un traitement par isotrétinoïne – s’accompagnent, dans un contexte fébrile, pseudo-infectieux, d’importantes douleurs articulaires justifiant une corticothérapie générale. On ne saurait ainsi méconnaître le SAPHO (Synovite, Acné, Pustulose palmo-plantaire, Hyperostose, Ostéite). Il s’agit le plus souvent d’une mono-oligoarthrite, en règle générale non destructrice, localisée principalement au niveau des petites articulations de la partie antérieure du thorax, avec cependant une atteinte possible du squelette axial. La pustulose palmo-plantaire n’a rien de particulier, si ce n’est qu’elle peut précéder ou succéder aux manifestations ostéo-articulaires dans un délai qui n’excède pas 2 ans. Ce SAPHO est rarement isolé : il peut se trouver associé à une arthrite temporo-mandibulaire, un psoriasis, un pyoderma gangrenosum, une maladie[...]
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