
Arthrite postopératoire trompeuse pour un dermatologue
Le patient âgé de 53 ans est opéré d’un hallux rigidus du pied gauche : arthrodèse de la métacarpo-phalangienne (MP) et ostéotomie de Weil du second rayon. Il consulte le dermatologue 3 mois après l’intervention pour un problème de cicatrisation au niveau de son gros orteil gauche opéré. Le dermatologue note dans son observation : “plaie propre, profonde, pas de nécrose.” Le patient est sous amoxicilline + acide clavulanique prescrits par son chirurgien orthopédiste. Le dermatologue prescrit des pansements cicatrisants. Il revoit le patient 15 jours après et note : “œdème du pied gauche, plaie propre moins profonde, apyrétique (toujours sous amoxicilline + acide clavulanique).” Il intensifie les soins locaux avec des bains de pied (Bétadine®) et les soins infirmiers quotidiens.

L’immunité de type 2 dans la dermatite atopique
L’immunité de type 2 est une boucle inflammatoire qui implique de nombreux acteurs cellulaires et des médiateurs solubles (cytokines de type 2 : IL4, IL5, IL9, IL13 et IL31). Dans la dermatite atopique, les signaux de type 2 impliqués sont des alarmines (TSLP, IL25, IL33), produites par les kératinocytes. On retrouve une activation des lymphocytes T Th2 par les cellules dendritiques qui rencontrent et présentent les allergènes de l’environnement et une cascade d’événements inflammatoires impliquant les mastocytes, les polynucléaires basophiles, les polynucléaires éosinophiles et les lymphocytes B qui produisent des IgE.

Le concept de morpho-esthétique faciale. Application au traitement et à la prévention du vieillissement facial par les injections d’acide hyaluronique volumateur
La morpho-esthétique faciale est un paradigme établissant le lien entre le squelette osseux facial et la morphologie du visage. L’esthétique du visage est fortement déterminée par son support osseux. Par ailleurs, le vieillissement facial est, lui aussi et pour une part importante, en corrélation directe avec les altérations osseuses liées au vieillissement spécifique du squelette facial. Chaque visage possède un “capital” osseux qui va intervenir dans le soutien des parties molles de la face et dans leur vieillissement. Ainsi, un support osseux fort, notamment au niveau du menton, des arcades zygomatiques et de la mandibule, permet le maintien prolongé d’un visage bien dessiné ; a contrario, un support osseux faible dans ces zones impose une suppléance volumétrique plus précoce pour compenser les pertes de volume liées au relâchement et à la ptôse. De ce fait, l’analyse de la morpho-esthétique faciale est importante dans le cadre de la prévention du vieillissement facial : l’identification des patients à faible support osseux permet de dépister les sujets pour lesquels de faibles pertes de volume ou un relâchement tissulaire modéré auront des conséquences négatives importantes sur la perception de l’âge. L’apparition sur le marché d’acides hyaluroniques aux propriétés rhéologiques adaptées avec une cohésivité et une élasticité très élevées (“bone fillers”) permet la suppléance précoce des supports osseux déficients, contribuant ainsi à la prévention du vieillissement facial et donnant tout son sens à ce paradigme.

Dermocorticophobie chez les soignants : exemple de la dermatite atopique
La corticophobie est un problème quotidien du dermatologue. Si les réseaux sociaux amplifient le phénomène, les soignants dans leur ensemble y contribuent également. S’intéresser au problème de la corticophobie chez le patient sans s’interroger sur celle du soignant devient insuffisant. Cet article invite le dermatologue à s’évaluer et à remédier à ses difficultés.

Prise en charge de la maladie de Verneuil : quels objectifs réalistes aujourd’hui ?
La période récente a été marquée par un plus grand intérêt pour la maladie de Verneuil. Si le développement de plusieurs essais thérapeutiques dans cette pathologie peut faire espérer des objectifs thérapeutiques plus ambitieux dans un futur proche, aujourd’hui ces objectifs restent plus modestes. Une meilleure reconnaissance de la maladie de Verneuil en tant que maladie systémique et une harmonisation des pratiques associées à une optimisation de l’arsenal thérapeutique actuellement disponible doivent être des éléments majeurs pour l’amélioration de la prise en charge de nos nombreux patients fortement impactés par cette maladie très invalidante.

Impact des maladies de la peau sur le développement de l’enfant et de l’adolescent
Les liens privilégiés entretenus par la peau et le cerveau se rattachent, d’une part, à une même origine embryonnaire et, d’autre part, au rôle de la peau dans les interactions précoces parents-enfants si fondamentales dans le développement de tout individu. Ce qui justifie la traduction dans la nosographie de ces liens et dans la clinique la collaboration que dermatologue et psychiatre sont amenés à mettre en œuvre.
À partir de notre expérience de la consultation conjointe dermatologue-pédopsychiatre, nous nous sommes attachés à décrire l’impact des maladies cutanées sur les stades du développement de l’enfant et de l’adolescent en lien avec leurs parents, ainsi que l’intérêt à saisir conjointement cet impact en proposant une prise en charge complémentaire.

Lupus : que faire après les APS ?
Le lupus érythémateux cutané (LEC) est une pathologie inflammatoire parfois difficile à traiter. Le dermatologue est surtout confronté aux formes cutanées pures, dont la prise en charge est différente des formes systémiques avec atteinte viscérale.
Les antipaludéens de synthèse restent le traitement de 1re intention. En cas d’échec, il est possible de contrôler le taux sanguin d’APS et d’augmenter la posologie si besoin, l’observance étant souvent médiocre. Le thalidomide reste le traitement de 2e intention le plus efficace, mais sa toxicité en limite parfois l’utilisation. La plupart des traitements de 2e ligne sont à prescription hospitalière.

Sous les feux de l’actualité
La photothérapie dynamique réduit in vitro la charge virale HPV en induisant l’apoptose. La prise en charge des condylomes du canal anal (CCA) est souvent difficile compte tenu du taux élevé de récidive lié à la persistance post-chirurgicale de lésions latentes riches en HPV. Cette étude ouverte a inclus 19 patients. Après traitement des condylomes externes et anuscopie, plusieurs séances de photothérapie dynamique (utilisant l’application de 5-ALA au moyen de cotons-tiges) ont été réalisées. Une rémission complète clinique des CCA a été observée dans 100 % des cas, avec réduction significative du portage en HPV au sein du canal anal. Aucune récidive n’a été observée à 6 mois de suivi.

Un accident de photothérapie UVB
Il s’agit d’un patient âgé de 39 ans, de phototype II, sans antécédents notables, qui consulte le dermatologue pour une éruption quasi généralisée épargnant le visage et les extrémités. Le diagnostic de psoriasis en gouttes disséminé est porté par notre confrère, sans facteur déclenchant retrouvé à l’interrogatoire. Une décision de photothérapie UVB est prise (UVB-TLO1). Une information orale est prodiguée, notamment sur l’importance de garder son slip, de tenir les poignées en haut de la cabine et des lunettes de protection sont fournies par le dermatologue. Une pancarte de grande taille présente près de la cabine précise les précautions à prendre vis-à-vis du soleil et des médicaments photosensibilisants.

Fiche de dermoscopie n° 15
Il s’agit d’un homme de 49 ans, de phototype IV avec une bonne aptitude au bronzage. Il n’a jamais vécu outre-mer, n’a jamais fait d’UV artificiels, son activité professionnelle est à 100 % intérieure et ses loisirs ensoleillés sont modérés. Il n’a pas d’antécédent dermatologique personnel ou familial et consulte en raison de la modification spectaculaire d’une lésion pigmentée initialement brune, plane et stable de la face antérieure de la jambe gauche connue depuis au moins 10 ans. Il avait toutefois noté, il y a plusieurs années, l’apparition d’une zone plus sombre au centre. Brutalement, il y a 6 mois, la lésion est devenue en relief tout en conservant à peu près le même diamètre. Depuis, la lésion n’est ni douloureuse ni prurigineuse mais elle saigne facilement au contact (fig. 1).