Auteur Goettmann-Bonvallot S.

Cabinet de Dermatologie, PARIS.

Revues générales
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La mélanonychie est un motif classique de consultation en pathologie unguéale de l’enfant. Un interrogatoire approfondi, un examen clinique cutanéomuqueux exhaustif et une analyse dermoscopique fine permettent souvent d’éliminer les fausses mélanonychies. Il s’agit habituellement d’un lentigo ou d’un nævus jonctionnel bénin matriciel. La mélanonychie révélatrice d’un mélanome in situ est exceptionnelle chez l’enfant.
Chez l’enfant, les caractéristiques cliniques des mélanonychies sont habituellement différentes de celles des adultes. Les critères habituellement inquiétants chez l’adulte sont classiques chez l’enfant et n’ont pas de signification péjorative.
La prise en charge n’est pas standardisée et dépend de plusieurs éléments, le choix entre une surveillance régulière ou l’exérèse de toute la lésion pigmentée matricielle est complexe et se discute au cas par cas.

Dossier : Pathologies unguéales
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Les mélanonychies longitudinales (ML) sont les dystrophies unguéales monodactyliques les plus fréquemment observées chez l’enfant, le motif de consultation le plus courant en pathologie unguéale de l’enfant. La ML de l’enfant nécessite un suivi puis une décision qui sera soit une surveillance au long cours, soit une exérèse chirurgicale pour surseoir à la surveillance prolongée.
Psoriasis et lichen striatus sont les dermatoses monodactyliques les plus courantes. La fréquence des onychomycoses, surtout des orteils, a augmenté chez l’enfant ; elle doit toujours être évoquée et confirmée par un prélèvement mycologique. Les tumeurs bénignes les plus fréquentes touchent plus souvent les orteils (exostose, fibrokératome) ; la radiographie est une aide importante au diagnostic.
La désaxation congénitale de l’ongle du gros orteil sévère et non résolutive est de traitement chirurgical vers l’âge de 8 ans. La fréquence de l’incarnation de l’ongle du gros orteil devrait être diminuée par des soins de pédicurie adaptés (ongle coupé carré, pas de coupe en biais).

Dossier : Pathologies unguéales
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La paronychie aiguë monodactylique est le plus souvent bactérienne ou herpétique, médicamenteuse si polydactylique.
Les paronychies chroniques sont d’étiologies diverses : dermatologiques (psoriasis, eczéma…), occupationnelles (onychotillomanies, cosmétiques), infectieuses (Candida, Fusarium), systémiques (vascularites), médicamenteuses (rétinoïdes, antiviraux, antinéoplasiques, taxanes, Ac anti-EGFR), tumorales (carcinome, mélanome, métastase).
Toute paronychie monodactylique traînante inexpliquée doit bénéficier d’un contrôle histologique dans l’hypothèse d’une lésion tumorale maligne.
La paronychie chronique mono ou paucidactylique survenant chez des patients exposés à l’humidité (profession exposée), favorisée par la rupture de la barrière cuticulaire – dermatose à la fois irritative, allergique bactérienne candidosique – nécessite l’éviction stricte des contacts avec l’eau et l’humidité associée à une corticothérapie locale, des antibactériens et antifongiques locaux.
Aux orteils, s’ajoutent l’incarnation et la rétronychie, fréquemment causes de paronychie avec granulomes pyogéniques.