Article commenté : Jabet A, Bérot V, Chiarabini T et al. Trichophyton mentagrophytes ITS genotype VII infections among men who have sex with men in France : An ongoing phenomenon. JEADV, 2024;39:407-415.
Les dermatophyties sont des infections fréquentes de la peau et des phanères affectant à la fois les populations humaines et animales. Elles sont causées par des champignons kératinophiles dont les genres les plus souvent impliqués en pathologie humaine sont Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton. La transmission des dermatophytes peut se produire soit par contact cutané direct, interhumain ou avec un animal, soit indirectement via un support contaminé (sols, vêtements, linges…). La thématique des dermatophyties connaît un regain d’intérêt depuis une dizaine d’années avec l’apparition de nouvelles problématiques telles que la diffusion internationale de T. indotineae et la reconnaissance des dermatophytes comme agents d’infections sexuellement transmissibles (IST) [1]. Nous aborderons dans cet article la question des dermatophyties sexuellement transmises (DST) à travers la problématique des infections à Trichophyton mentagrophytes génotype ITS VII (TMVII) parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).
Les dermatophytes, agents d’infections sexuellement transmises
Depuis une vingtaine d’années, les dermatophytes ont été progressivement reconnus comme des agents d’IST. L’hypothèse de la transmission des dermatophyties au cours des relations sexuelles a été formulée en 2002 par une équipe espagnole sur la base d’une série de sept cas de tinea cruris diagnostiqués chez des femmes travailleuses du sexe [2]. Aucune de ces femmes ne présentait d’autres foyers de dermatophytie, en particulier au niveau des pieds, faisant écarter l’hypothèse d’une localisation secondaire. Les espèces retrouvées étaient T. mentagrophytes, T. rubrum et E. floccosum. Bakare et al. ont également décrit des cas de tinea cruris chez des femmes travailleuses du sexe au Nigéria [3]. En 2010, la transmission de T. mentagrophytes, responsable de tinea genitalis, a été rapportée au sein d’un couple hétérosexuel [4]. Par la suite, une sous-population de T. mentagrophytes,[...]
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