
Résistance des dermatophytes à la terbinafine
La résistance des dermatophytes à la terbinafine est depuis quelques années un sujet d’actualité en dermato-mycologie. Trichophyton indotineae, espèce récemment décrite, responsable de lésions étendues de la peau glabre et très fréquemment résistante à la terbinafine, est au centre des inquiétudes du fait de sa diffusion internationale. Un mécanisme de résistance à la terbinafine est beaucoup plus rarement identifié pour T. rubrum et T. interdigitale. C’est néanmoins une cause possible d’échecs de traitement. Des outils diagnostiques sont disponibles pour réaliser le diagnostic d’espèce de T. indotineae et évaluer la sensibilité à la terbinafine des dermatophytes. Toutefois, ils ne sont actuellement disponibles que dans certains laboratoires de parasitologie-mycologie. Le traitement des isolats résistants à la terbinafine repose, en première intention, sur l’itraconazole lorsqu’un traitement systémique est nécessaire.

Les souffrances de l’enfant atteint d’eczéma atopique
80 % des enfants atteints d’eczéma atopique sont insuffisamment ou pas traités alors que 40 % à 60 % d’entre eux sont atteints d’eczémas modérés à sévères. Un eczéma chronique entraîne de nombreuses comorbidités [1]. Elles sont somatico-psychosociales. À l’ère des biothérapies, il n’est pas inutile de repositionner les fondamentaux pour aider les parents à comprendre les enjeux et à adhérer aux traitements de base.

Dysidrose plantaire chez l’enfant et l’adolescent
La dysidrose et l’eczéma dysidrosique ne sont en fait qu’une variété topographique particulière d’eczéma siégeant de manière élective aux mains (faces latérales des doigts, dos des dernières phalanges et paumes) mais également aux pieds (voûtes plantaires, faces latérales des orteils et dos des dernières phalanges). En général, le diagnostic de dysidrose ou d’eczéma dysidrosiforme est extrêmement facile à poser en ce qui concerne les mains mais peut être beaucoup plus difficile à établir pour les pieds !
Il faut reconnaître que de nombreux points d’interrogation subsistent quant à son étiologie, ainsi qu’à son mécanisme physiopathologique. Cependant, dans un certain nombre de cas, l’existence de vésicules aux mains et/ou aux pieds doit faire évoquer d’autres diagnostics “pseudo-dysidrosiques”.
Chez l’enfant ou l’adolescent, le principal diagnostic différentiel doit se poser avec une véritable dermatite de contact allergique et des tests épicutanés devraient systématiquement être envisagés face à une clinique à type de dysidrose ou d’eczéma dysidrosiforme. Ceci est particulièrement important en ce qui concerne la dysidrose plantaire chez le jeune enfant et l’adolescent.
Le milieu environnemental (chaleur locale, humidité, contact avec produits irritants) pourrait jouer un rôle non négligeable et vraisemblablement entretenir, voire provoquer, des poussées de dysidrose ou d’eczéma dysidrosique.

Les inhibiteurs de JAK : une avancée dans la prise en charge de la DA modérée à sévère
Dans le cadre des Journées Dermatologiques de Paris en décembre dernier, le laboratoire Abbvie a reçu trois intervenants afin de mettre en lumière les avancées récentes permises par les inhibiteurs de JAK dans la dermatite atopique modérée à sévère : le Dr Pierre-André Bécherel, dermatologue à Antony, le Dr Marie Tauber, dermatologue et allergologue au CHU Lyon-Sud, ainsi que le Pr Marie Jachiet, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris.

Brûlures : premiers soins et limites de la prise en charge
Les brûlures sont une forme courante de traumatisme infantile, résultant souvent d’échaudures et de chaleur de contact, mais aussi de flammes, de frictions, de sources électriques et chimiques. Il s’agit d’un événement douloureux, qui nécessite des ressources importantes et qui est souvent associé à des cicatrices, à la formation des contractures et à une invalidité à long terme.

Croûtes et cicatrices : une avancée dans leur prise en charge – Symposium CeraVe® Congrès JDP 2023
C’est dans le cadre des dernières JDP que les laboratoires CeraVe® ont organisé un symposium sur le thème de la cicatrisation et des croûtes autour du Pr Bernard Cribier, des Drs Sylvie Meaume et Jean-Michel Amici et de Mme Pascale Mora. En voici le compte rendu.

Prise en charge médicale des kératoses actiniques
Les kératoses actiniques sont à risque de progression vers un carcinome épidermoïde. Leur incidence est en constante augmentation du fait des habitudes d’exposition solaire et du vieillissement de la population. Il s’agit d’une pathologie chronique nécessitant des traitements itératifs. Le traitement doit se baser sur le risque de transformation, la tolérance du patient et le caractère localisé ou diffus des lésions. Le traitement associe le plus souvent le traitement de lésions localisées et celui du champ de cancérisation.

Comprendre la physiopathologie des KA : des mutations au champ de cancérisation
Les kératoses actiniques (KA) sont des lésions précancereuses liées à l’exposition solaire chronique. Leur développement est lié à l’action des ultraviolets (UV) sur la prolifération, la différenciation, l’apoptose des kératinocytes et l’immunosuppression. Les UVB et les UVA sont mutagènes. Le nombre de mutations est élévé à la fois dans les KA et dans les carcinome épidermoïdes (CE) et le phenomène de transformation des KA pourrait impliquer des altérations de régions régulatrices ou des phénomènes épigénétiques. Il existe un continuum entre KA et CE qui soulève l’importance de suivre ces malades, en particulier lorsqu’ils ont un champ de cancérisation classiquement associé à des KA multiples. La valeur pronostique de la classification clinique et histologique des KA a été remise en question et il semblerait que les CE se developpent plus souvent sur des KA fines que sur des KA épaisses. Enfin, étant donné l’importance des UV dans la formation des KAs, la photoprotection doit être systématique chez ces patients.

État des lieux de la dermatologie libérale – Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV)
Dans un contexte de pénurie médicale et plus particulièrement de dermatologues, le SNDV (Syndicat national des dermatologues-vénéréologues) a réalisé cette enquête auprès de nos confrères libéraux afin de faire un état des lieux et surtout de répondre aux questions que vous vous posez à propos de la réorganisation territoriale, afin d’améliorer le parcours de soin des patients.

KA menaçantes et terrains à risque
Le génie évolutif des kératoses actiniques (KA) est le plus souvent lent avec parfois une régression spontanée mais aussi la possibilité d’évolution rapide vers un carcinome épidermoïde (CEC) dans 10 % des cas à 10 ans. Elles sont retrouvées comme réel précurseur des CEC dans 60 % des cas et présentent alors des caractéristiques menaçantes et/ou surviennent sur des localisations ou des terrains à risque.
Des critères cliniques majeurs et mineurs les caractérisant ont été identifiés ainsi que la récidive après deux cryothérapies. Les localisations à riche réseau lymphatique, en particulier l’oreille et la lèvre inférieure, sont considérées à risque élevé d’évolution vers un CEC. Enfin, le terrain du patient est déterminant dans la possibilité de transformation en cancer cutané. En effet, la diminution des défenses antitumorales augmente le risque de CEC, en particulier en cas d’hémopathie, de gammapathie monoclonale ou de leucémie lymphoïde chronique (LLC) et expose à un risque significatif de CEC. Elle peut être également due à des traitements biologiques immunosuppresseurs, en particulier chez les greffés d’organe.