
Conduite à tenir devant une macroglossie
Une macroglossie correspond à une augmentation du volume de la langue, bien qu’il n’y ait pas de définition consensuelle. Les causes de macroglossies primaires sont nombreuses et hétérogènes, le diagnostic étiologique est ainsi principalement guidé par le contexte clinique et les signes associés. La principale cause chez l’enfant est le syndrome de Beckwith-Wiedmann, qu’il faut évoquer même en l’absence d’autre manifestation. Chez l’adulte, les principales étiologies sont l’amylose (principalement AL) et l’hypothyroïdie. Il s’agit cependant d’une manifestation présente dans de nombreuses pathologies et son constat doit conduire à un examen soigneux, voire à des explorations complémentaires.

Conduite à tenir devant une érythrodermie
L’érythrodermie est une affection sévère pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Elle est définie par un érythème avec desquamation de plus de 80 % de la surface corporelle s’installant depuis plusieurs semaines avec une altération de l’état général. La prise en charge nécessite une hospitalisation dans un service de dermatologie. Le traitement symptomatique doit prendre en compte le risque de complications hémodynamiques et infectieuses. Les principales causes sont une dermatose inflammatoire, un lymphome T cutané et une origine médicamenteuse. Une surveillance prolongée est nécessaire en l’absence d’étiologie retrouvée.

Physiopathologie et rôle de l’inflammation de type 2 dans le prurigo nodulaire
Le prurigo nodulaire est la forme la plus sévère et la plus fréquente de prurigo chronique En pratique, ce terme est souvent utilisé pour parler du prurigo chronique. Il s’agit d’une maladie autonome mais consécutive à une sensibilisation neuronale au prurit et au développement d’un cycle vicieux prurit-grattage, quelle que soit la cause initiale du prurit chronique. Dans ce contexte de sensibilisation, la spécificité du prurigo chronique est de faire partie des maladies liées à une inflammation consécutive à l’activation de lymphocytes Th2 et à la production de cytokines, telles que l’IL4, l’IL13 ou l’IL31. Pour l’instant, le seul médicament disposant d’une AMM est le dupilumab.

Phytophotodermatoses chez l’enfant
Parmi les dermatoses provoquées par les plantes, les phytophotodermatoses sont les plus souvent rapportées, et ce depuis des siècles, mais curieusement, elles restent mal connues tant des praticiens que de la population générale. Elles se voient avec une particulière fréquence chez l’enfant, et sont sources d’erreurs diagnostiques.

Photoprotection de l’enfant
L’exposition au soleil dans l’enfance est souvent plus intense que chez les adultes. Les données de la littérature montrent sans équivoque le lien entre ce comportement social et le risque de mélanome et de cancer cutanés non mélaniques, même à l’âge adulte. En outre, le photovieillissement de la peau commence déjà dans l’enfance par une exposition inappropriée au soleil.

Les génophotodermatoses
Les génophotodermatoses sont un groupe d’affections d’origine génétique, d’expression principalement cutanée et qui sont toutes caractérisées par une sensibilité anormale au rayonnement solaire.
On différencie plusieurs entités selon l’anomalie génétique.
Les troubles de la réparation de l’ADN avec, au premier rang, le xeroderma pigmentosum (XP) et ses multiples sous-types cliniques et génétiques. Les poïkilodermies congénitales : Cokayne, Bloom et Rothmund Thomson qui sont génétiquement proches des XP. Enfin, les trichothiodystrophies qui se caractérisent par des anomalies des cheveux.
Le deuxième groupe correspond à des photosensibilités congénitales : porphyrie et anomalie du métabolisme du tryptophane.
Le troisième groupe correspond aux albinismes dans lesquels la photosensibilité est liée à un défaut de synthèse de mélanine.

Les lucites idiopathiques chez l’enfant
Les lucites idiopathiques sont rares dans l’enfance, mais il est important de les reconnaître.
Les pathologies saisonnières durent seulement quelques jours et sont bénignes. L’interrogatoire et
l’examen clinique suffisent à en faire le diagnostic. Les pathologies chroniques durent plusieurs mois,
voire années, et sont plus sévères. Des examens complémentaires sont nécessaires à leur diagnostic.
Les traitements des lucites idiopathiques associent une protection solaire vestimentaire et des appli-
cations de “crème solaire” encore appelées produits de protection solaire (PPS). En cas d’échec, on
peut utiliser avec prudence certains traitements systémiques.

Éditorial – Dossier : Photodermatoses de l’enfant
Les photodermatoses constituent un spectre de maladies ayant en commun une sensibilité exagérée et anormale de la peau au soleil. Chez l’enfant, elles sont considérées comme rares. Parmi les raisons évoquées, les enfants sont mieux protégés du soleil par leurs parents (que les adultes eux-mêmes), et les photosensibilisations médicamenteuses sont inhabituelles car les enfants prennent de fait peu de médicaments.

Avancées dans la prise en charge des troubles pigmentaires
Les laboratoires La Roche Posay ont organisé un symposium satellite dans le cadre des dernières JDP autour du Pr Thierry Passeron, du Dr Christelle Comte, de Mme Peggy Sextius et de M. Frédéric Flament.

La biopsie unguéale en pratique
La biopsie unguéale représente un geste incontournable à la fois diagnostique, pronostique et parfois thérapeutique, qu’aucun dermatologue ne devrait redouter. Une connaissance de l’anatomie de l’appareil unguéal est cruciale et guide le choix du type de biopsie. Un produit anesthésiant approprié et une infiltration lente garantissent au patient un acte quasi indolore. Les risques dystrophiques postopératoires sont rares, excepté si la biopsie touche la matrice proximale. Il est impératif de collaborer avec un dermatopathologiste expérimenté dans l’analyse des biopsies unguéales, qui sont parfois d’interprétation délicate.