Désinfection de la peau des atopiques : utile ou délétère ?

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Le terme de microbiote ou microbiome correspond à l’ensemble des microorganismes vivant dans un environnement spécifique. Au niveau cutané, le microbiote représente 106 bactéries par cm2 de peau et est composé de plus de 500 espèces différentes dont la représentation varie selon les sites cutanés et les individus, constituant ainsi une carte d’identité microbienne propre à chacun.

La peau du nourrisson est colonisée dès le plus jeune âge principalement par des staphylocoques et des streptocoques, des bactéries Propionibacterium et Corynebacterium, des Proteobacteria et des Bacteroïdes. Cette répartition contraste avec le microbiote de l’adulte où les Proteobacteria dominent. Les différences anatomiques et l’augmentation de la diversité du microbiote avec l’âge indiquent que le microbiome cutané chez le nourrisson est instable.

La composition et la stabilité du microbiote à l’âge adulte peuvent aussi être affectées. L’établissement d’un microbiote cutané sain joue un rôle central dans la prévention de la colonisation de la peau par des microbes potentiellement infectieux.

Dans la peau normale, le microbiote joue un rôle essentiel de compétition avec les bactéries pathogènes et de modulation cellulaire. Cette symbiose est un processus co-évolutif d’interactions bénéfiques entre le microbiote et la barrière cutanée où les bactéries commensales ont un rôle essentiel.

Dans la dermatite atopique (DA), l’altération de la fonction barrière et la dysbiose sont deux phénomènes qui s’aggravent mutuellement :
– l’altération de la barrière permet la pénétration d’antigènes bactériens dans la peau déclenchant une réponse immunitaire Th2 excessive avec la production de cytokines qui altèrent la barrière cutanée ;
– les kératinocytes produisent moins de peptides antibactériens (qui ont pour rôle de bloquer les bactéries pathogènes), ce qui contribue à la colonisation de pathogènes et à la dysbiose (déséquilibre du microbiote).

Cela conduit au cercle vicieux de la dermatite atopique [1]. Les recherches sur l’écosystème microbien dans l’eczéma ont mis en évidence des variations du microbiome cutané à l’occasion des poussées de DA et dans les formes sévères de la maladie [2], avec une perte majeure de diversité microbienne au profit d’une colonisation par le staphylocoque doré (fig. 1).

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À propos de l’auteur

Consultation de Dermatologie, Centre de santé Filieris, LENS.