Signes cutanés des troubles des conduites alimentaires

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Nous parlerons ici des manifestations cutanées liées à une consommation pathologique volontaire, qu’elle soit quantitative (restriction/anorexie mentale, hyperphagie avec ou non comportements compensatoires/boulimie, binge eating) ou qualitative (orthorexie). Cela exclut l’absorption de nourriture non comestible. Ce caractère pathologique du comportement alimentaire a des conséquences somatiques, psychiques, relationnelles et sociales, dans une sorte de déconnexion entre l’acte de manger et des modulateurs naturels que sont la faim, la satiété, la perception du plaisir et de la valeur relationnelle du repas.

La reconnaissance des signes cutanés des troubles du comportement alimentaire (TCA) [1] peut permettre un diagnostic précoce, et ainsi diminuer la chronicité et la morbidité de ces troubles ; ils sont à traiter même s’ils vont s’améliorer avec la reprise de poids. Ces TCA interrogent l’image corporelle, ont un retentissement (en particulier du fait des pathologies carentielles) et sont souvent associés à des comorbidités qui ont une traduction dermatologique (trouble obsessionnel compulsif, dysmorphophobie, excoriations psychogènes).

Plusieurs propositions de loi récentes mettent en avant ce problème de société et de santé publique : celle relative aux photographies d’images corporelles retouchées permettant la diffusion d’une représentation erronée de l’image du corps, et celles relatives à une taxe fiscale sur les produits de grignotage et l’interdiction de publicité télévisée sur les produits excessivement gras et sucrés. En effet, la dimension culturelle des TCA, qui ont un tronc psychopathologique commun, est indéniable. Leur prévalence est élevée dans les pays riches, à l’abri du besoin alimentaire.

Ces troubles peuvent être à l’origine de multiples signes cutanés ou muqueux.

L’anorexie mentale

Pathologie sévère à la mortalité importante (5 à 9 %), l’anorexie mentale se manifeste essentiellement à l’adolescence (1 à 2 % des adolescents entre 12 et 20 ans) mais on constate une augmentation des cas chez les patients prépubères (8-12 ans). Elle touche majoritairement les filles et se retrouve dans 0,3 à 3 % de la population féminine. Le sex[...]

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À propos des auteurs

Unité de psychiatrie de liaison, Service hospitalo-universitaire de psychiatrie adulte et de psychologie médicale, CHRU, Hôpital de la Cavale Blanche, BREST.

Service de Dermatologie, Hôpital Bichat, Paris.

Service de Dermatologie, CHRU, BREST. Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones, LIEN, Université de BREST.