Aphtes et aphtoses

0

L’aphte est une forme particulière d’ulcération d’une muqueuse, habituellement buccale, plus rarement génitale. C’est une ulcération muqueuse, douloureuse, inflammatoire et récidivante caractérisée par son aspect sémiologique : ulcération ronde ou ovalaire à fond déprimé nécrotique, de couleur grisâtre ou jaunâtre (“beurre frais”) et à bords nets cerclés d’un halo inflammatoire rouge vif (fig. 1).

Diagnostic des aphtes

La prévalence des aphtes dans la population générale est de 5 à 60 % [1]. Les aphtes sont plus fréquents chez les hommes (prévalence de 10 vs 5 %), les jeunes (moins de 30 ans) [1]. Ils sont situés habituellement sur la muqueuse buccale (lèvres, langue, plancher buccal, palais mou, luette…) et pharyngienne ; ils peuvent également s’observer dans la région génitale ou anale.

Les aphtes sont de taille variée (habituellement 0,5 à 1 cm de diamètre) et guérissent spontanément sans cicatrice. Ils sont suivis de récurrences espacées entre elles par des semaines ou des mois. Les poussées se situent dans des zones différentes. Les aphtes peuvent être herpétiformes (quelques millimètres) (fig. 2) ou géants (fig. 3) (plus de 2 cm, maladie de Sutton), inflammatoires et très douloureux pouvant guérir avec une bride cicatricielle.

Le diagnostic d’aphtes est clinique ; aucun examen biologique ou histologique n’aide au diagnostic. Le seul intérêt des examens complémentaires est d’exclure une autre pathologie, notamment en l’absence de guérison de l’aphte au-delà de 2 semaines. Dans ce cas, il est souvent porté avec excès. L’aphte peut être facilement confondu avec une ulcération buccale, une érosion douloureuse (en particulier un lichen plan, un pemphigus). Si tous les signes cliniques d’un aphte ne sont pas présents, il faut rechercher une autre cause d’ulcération buccale [2] (tableau I). En pratique, il faut éliminer les infections virales (en particulier l’herpès récidivant) (fig. 4). La récidive des lésions toujours au même endroit de la muqueuse buccale doit faire suspecter l’infection herpétique.

Facteurs de risque et facteurs déclenchants

Les aphtes pourraient être dus à une vascularite leucocytoclasique et l’aphtose être[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Université François-Rabelais, TOURS.