Toxidermies et pharmacovigilance : pourquoi ? Comment ? Quelles limites ? Implication du dermatologue au quotidien

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Toxidermies

Les toxidermies regroupent l’ensemble des lésions cutanées induites par le médicament. Elles se manifestent par des signes cutanés variés et non spécifiques, difficiles à différencier des affections d’autres causes. Les mécanismes physiopathologiques impliqués sont soit de nature immunoallergique immédiate ou retardée, soit toxique/pharmacologique dose-dépendants et/ou temps-dépendants.

Les toxidermies font partie des effets indésirables les plus fréquemment observés après administration de médicaments [1-3]. La prévalence des toxidermies en France est évaluée à 3,3 % [4], et ces pathologies se placent parmi les trois premiers motifs de consultation aux urgences dermatologiques [5].

Les éruptions les plus fréquentes sont les exanthèmes maculopapuleux (40 à 60 % des notifications de toxidermies), suivies des urticaires/angiœdèmes (20 à 30 %) [6]. La plupart de ces effets sont bénins, mais certaines formes rares peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient. C’est le cas du syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse, ou DRESS [7] (drug rash with eosinophilia and systemic symptoms), de la pustulose exanthématique aiguë généralisée [8] (PEAG) et des syndromes de Stevens-Johnson (SJS) et de Lyell [9]. Les toxidermies représentent donc un enjeu non négligeable de santé publique en France. Leur fréquence et/ou leur gravité peuvent contribuer à inverser la balance bénéfice/risque d’un médicament, aussi bien au cours des essais cliniques qu’après sa mise sur le marché.

Tous les médicaments, y compris ceux utilisés dans le cadre d’une automédication, peuvent être responsable d’une toxidermie chez environ 1 % à 3 % des utilisateurs, certaines molécules étant plus fréquemment impliquées (tableau I).

Une déclaration en pharmacovigilance est donc indispensable en cas de toxidermie grave quel que soit le médicament impliqué et, dans tous les cas, s’il s’agit d’un médicament récent ou non classiquement associé à un risque cutané.

Toxidermies et pharmacovigilance : pourquoi ?

La surveillance et la prévention du risque d’effet indésirable résultant de l’utilisation d’un médicament après sa mise sur le marché est[...]

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À propos des auteurs

Coordination de Pharmacovigilance d’Île-de-France, Centre régional de Pharmacovigilance, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, PARIS.

Coordination de Pharmacovigilance d’Île-de-France, Centre régional de Pharmacovigilance, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, PARIS.