Editorial : Œil et peau : physiologie et anatomopathologie

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Les manifestations ophtalmologiques des pathologies cutanées concernent surtout le segment antérieur de l’œil. Les conséquences sur la fonction visuelle de certaines pathologies dermatologiques courantes peuvent être majeures. La dermatite atopique, la rosacée ont des complications oculaires.

>>> La paupière a un revêtement cutané fin de seulement quelques millimètres. Les patch tests réalisés sur la peau dorsale pourront donc rester négatifs dans la recherche d’une allergie oculaire. La pathologie des paupières est très fréquente en dermatologie de ville : l’orgelet est un furoncle du cil ; le chalazion, bien plus fréquent, est l’infection d’une des 70-80 glandes de Meibomius du cartilage du tarse des paupières.

>>> La conjonctive palpébrale recouvre la face interne des paupières, tandis que la conjonctive bulbaire protège le globe et se soude au niveau du limbe scléro-cornéen.

>>> Le film lacrymal précornéen se renouvelle constamment. Le clignement palpébral réalise un système de protection instable, de l’épithélium cornéo-conjonctival. Le film lacrymal, épais de quelques microns, se répartit en trois couches de l’extérieur vers l’intérieur. La couche superficielle lipidique sécrétée par les glandes de Meibomius permet d’atténuer l’évaporation, et joue un rôle dans la qualité du film lacrymal (viscosité). La couche moyenne d’origine aqueuse est la plus importante quantitativement ; elle transporte l’oxygène et des éléments nutritifs. La troisième couche plus profonde est constituée de mucus ; elle assure la répartition uniforme du film lacrymal. Les larmes contiennent des protéines, des médiateurs de l’inflammation, du sel et des antiseptiques (lysozymes et lactotransferrine) d’où leur rôle dans l’immunologie conjonctivale. Elles protègent la conjonctive et la cornée par humidification, gardant ainsi sa souplesse et sa transparence. Par écoulement, elles éliminent les corps étrangers (poussières) qui ont pénétré dans l’œil, et aseptisent le milieu oculaire en contact avec l’air (fig. 1). Des examens complémentaires permettent d’évaluer le fil lacrymal. Sur le plan quantitatif, le test de Schirmer mesure la longueur de papier buvard imprégnée par les larmes en 1 à 3 minutes. Une bande de papiers buvard large de 5 mm et d’une longueur de 35 mm est appliquée au niveau de l’angle inférieur de l’œil. Sur le plan qualitatif, le temps de rupture du film lacrymal (break-up-time [BUT]) représente l’intervalle de temps entre le dernier clignement et la première rupture du film lacrymal, après instillation de fluorescéine. En dessous de 10 secondes, il est considéré comme pathologique. Il apprécie la stabilité du film lacrymal.

>>> La cornée est formée de collagène[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, SAINT-ÉTIENNE.